En décembre 2018, près de 900 étudiants ont répondu à notre enquête questionnant leur lien avec l’apiculture. Une partie des questions ciblaient le varroa. Le varroa est un acarien parasite des abeilles. Il est aujourd’hui l’une des principales causes de mortalité des abeilles.
Qui connaît le varroa ?
Sans explication préalable, nous interrogions les étudiants sur la définition du varroa. Pour cela, nous proposions plusieurs choix de définition possible comprenant : la définition du varroa, la définition de la fausse teigne et la définition du frelon asiatique. Une option « je ne sais pas » était également disponible.
330 bonnes réponses ont été enregistrées, cela correspond à 40% des répondants. 10% ont confondu avec une autre définition et 50% des étudiants ne connaissent pas le varroa.
Nous avions demandé au début du questionnaire, l’expérience de chacun dans le monde apicole. Ainsi, il est intéressant de regarder les réponses des étudiants ayant déjà eu une expérience apicole. Nous sélectionnons pour cela ceux possédant des ruches, ceux ayant indiqué avoir eu une expérience apicole et ceux ayant fait un stage en apiculture. Cette population se compose de 174 étudiants soit 20% des réponses.
70% des étudiants ayant eu une expérience apicole ont retrouvé la définition du varroa. 30% se sont donc trompés ou ne savent pas ce qu’est le varroa.
Généralités sur le varroa
D’autres questions étaient posées aux étudiants sur quelques généralités au sujet du varroa. Cela se présentait comme un test de connaissances notamment au sujet de la date d’arrivée du varroa en France, du pourcentage de ruches touchées par varroa en France métropolitaine et de la présence de varroa dans le monde. Seules les réponses des étudiants ayant eu une expérience apicole et/ou ayant répondu à la bonne définition du varroa sont étudiées. Ces deux populations se chevauchent.
La date d’arrivée du varroa en France était questionnée sous la forme d’un choix multiple. Les réponses comptées comme bonnes sont les réponses exactes et les réponses proches à +- 10 ans.
Le pourcentage de ruches touchées était demandé à la dizaine près. La bonne réponse attendue était 100%.
Enfin la répartition du varroa dans le monde était une question fermée demandant si le varroa est présent sur toute la planète. Les possibilités de réponse étaient oui, non et je ne sais pas.
Une minorité d’étudiants savent que le varroa est présent dans la totalité des ruches françaises métropolitaines. Nous avons cherché à savoir si ces réponses étaient dues au hasard ou non. Cependant, le fait d’avoir des populations inclues et dépendantes d’autres questions ne nous permettaient pas de faire ces calculs simplement. Lors de la dépouille de cette enquête, ces réponses sortaient du lot. La majorité étaient centrées autour de valeurs bien plus faibles. Nous pouvons donc penser que ces étudiants savent que le varroa est présent dans toutes les ruches.
Connaissances sur les méthodes de lutte
La dernière question était une question ouverte. Elle demandait de citer des méthodes de lutte contre le varroa, connues des étudiants. Les réponses ont été traitées ainsi : Réponses réellement utilisées en apiculture ou s’en approchant, réponses fausses (idées reçues ou idées farfelues) et étudiants ayant indiqué ne pas savoir ou n’ayant pas répondu.
Seulement 20% des étudiants ayant reconnu la bonne définition du varroa ont su donner une méthode de lutte contre celui-ci. 63% ne savent pas.
Chez les étudiants ayant eu une expérience apicole, 40% ont pu donner une méthode de lutte contre le varroa. Nous pouvons imaginer que la grande majorité connaissent le varroa et la lutte associée. Une partie a probablement confondu la bonne définition mais se souvenait de quelques méthodes de lutte mises en place par l’apiculteur avec qui il ont eu une expérience avec les ruches. Enfin une partie ne se souvenait probablement pas des méthodes de lutte contre ce parasite. 40% ne savent pas comment lutter contre varroa.
Conclusion
Les étudiants agronomes français ont peu de connaissances sur le varroa. De plus, cela reste limité chez les étudiants ayant eu une expérience en apiculture ou possédant des ruches. C’est pourtant un des enjeux majeurs de l’apiculture actuelle. Le varroa est l’une des premières causes de mortalité des abeilles et est pourtant très peu évoqué dans les médias. Cela est également observable chez les apiculteurs, amateurs principalement, ayant du mal à contrôler l’impact du varroa sur leur cheptel. Nous soulignons l’importance de sensibiliser les ingénieurs de demain à cet important sujet afin de pouvoir épauler la filière dans cette difficulté.
Voir notre article sur Les étudiants face aux problématiques de mortalité des abeilles et La place de l'apiculture au sein de la formation ingénieur agronome.
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