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  • Photo du rédacteurAssociation It's My BEEsiness

Les nouvelles technologies pour étudier le comportement des abeilles


L’agriculture est en pleine transition vers une agriculture plus connectée et numérique. La plupart des filières bénéficient de l’essor de ces nouvelles technologies et la filière apicole ne fait pas exception. Ces nouveaux outils facilitent l’observation de la ruche et de son fonctionnement. De l’usage récréatif à l’usage scientifique, en passant par l’usage professionnel, ces outils accompagnent apiculteurs, chercheurs et simples curieux dans leurs activités.


Des compteurs d’abeilles pour les études scientifiques


Dénombrer le nombre de sorties et d’entrées d’abeilles peut s’avérer utile, cependant les observer à l’œil nu sur toute une journée est impossible. Cela pourrait pourtant permettre de quantifier l’activité des abeilles au cours de la journée mais aussi leur comportement dans des conditions particulières comme une exposition aux pesticides.


Cela fait plusieurs décennies que différents outils ont été conçus pour tenter de dénombrer de manière précise les flux d’abeilles. Certains systèmes très archaïques consistent à placer une bascule à l’entrée de la ruche qui s’activera à chaque passage d’abeille en faisant tomber une goutte d’eau ou en envoyant un signal électrique (Chauvin, 1952). La quantité d’eau ou le nombre de signaux électriques envoyés permettra ainsi de compter le nombre de passage. Mais ces systèmes ne permettent pas toujours d’avoir une grande précision, ni de différencier les sorties des entrées.


Des technologies plus modernes ont toutefois été développées pour essayer d’améliorer cette précision. C’est notamment le cas de la technologie RFID (Radio Frequency Identification). Le principe utilisé est le même que les badges pour les péages d’autoroute. Des minuscules puces sont fixées sur le dos des abeilles et on dispose un boîtier à l’entrée de la ruche qui va reconnaître les puces lorsque les abeilles vont entrer ou sortir. La précision est plus importante mais aussi plus coûteuse en temps et en argent. Chaque abeille doit être équipée d’une puce individuellement et les boîtiers RFID sont onéreux (de l’ordre de plusieurs milliers d’euros). Ces dispositifs sont donc réservés à la recherche où seules quelques colonies vont être observées pour des études scientifiques. Ces dernières sont nombreuses actuellement, principalement pour étudier le comportement des abeilles après une exposition aux pesticides par dénombrement des retours d’abeilles à la ruche.

La puce RFID permet d’identifier l’abeille lorsqu’elle passe près du boîtier à l’entrée de la ruche. Source : Microsensys

Les vibrations, moyen de communication des abeilles


Depuis les études scientifiques de Michelsen en 1986, nous savons que les vibrations jouent un rôle important dans la danse des abeilles. Ce comportement consiste en des mouvements permettant d’indiquer aux abeilles la position d’une source de nourriture. Ces mouvements sont également accompagnés de vibrations qui vont traduire l’intérêt de cette nourriture pour la colonie, les vibrations seront d’autant plus importantes que la ressource sera riche en sucre par exemple. A l’observation de ce comportement, les scientifiques ont donc réalisé l’importance des vibrations en tant que système de communication entre abeilles.


Les pattes des abeilles possèdent des capteurs sensoriels permettant de détecter des faibles fréquences vibratoires. Ces fréquences ont été étudiées à l’aide de plusieurs instruments de mesure comme le vibromètre laser et l’accéléromètre. Une fois positionné dans la ruche, l’appareil va pouvoir enregistrer les différentes fréquences vibratoires de l’ensemble de la ruche.

L’étude des vibrations peut donner des informations sur le développement du couvain. Source : Bencsik et al. (2015)

Cependant, la plupart des vibrations restent inexpliquées et il est encore difficile de décrire le comportement des abeilles à partir de celles-ci. En revanche, plusieurs hypothèses ont été avancées à partir des enregistrements comme pour détecter l’essaimage quelques jours à l’avance ou suivre le cycle de développement du couvain.


Du fait de la méconnaissance de l’explication de la plupart des vibrations, il n’est pas encore possible de proposer un outil élaboré pour les apiculteurs.


Conclusion


Si, aujourd’hui, le comportement des abeilles n’est toujours pas entièrement connu, les nouvelles technologies ont permis et vont continuer à faire évoluer la connaissance sur le sujet dans les années à venir. De manière générale, tous les outils ne sont pas adaptés à une utilisation par des apiculteurs eux-mêmes pour le moment mais ils le seront dès qu’il sera possible d’expliquer des comportements.



Sources :


La ruche connectée : objet de surveillance environnementale, de zootechnie ou de découverte récréative. Decourtye A., Dangléant A., Allier F., Alaux C. . Innovations Agronomiques 67 (2018), 77-87. http://itsap.asso.fr/pages_thematiques/gestion-du-cheptel-et-production/ruche-connectee-objet-de-surveillance-environnementale-de-zootechnie-de-decouverte-recreative/


Bencsik M., Le Conte Y., Reyes M., Pioz M., Whittaker D., Crauser D., et al. 2015. Honeybee Colony Vibrational Measurements to Highlight the Brood Cycle. PLoS ONE 10(11), e0141926


Chauvin R., 1952. Nouvelle technique d’enregistrement de l’activité de la ruche. L’Apiculteur (Sec. Scientifique) 96(3), 9-14


Michelsen A., Kirchner W.H., Lindauer M., 1986. Sound and vibrational signals in the dance language of the honeybee, Apis mellifera. Behav. Ecol. Sociobiol. 18, 207


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