L'arrivée récente du frelon asiatique en Europe
Le frelon asiatique est un sujet souvent abordé lorsque l’on évoque la problématique de mortalité des abeilles. Voici des explications au sujet de son impact.
Le frelon asiatique est un insecte ressemblant à une grosse guêpe. On le distingue du frelon européen, qui est de grande taille et de couleur jaune, et a un impact bien moins important sur les populations d’abeilles. Le frelon asiatique est lui plus petit, de couleur noire avec le bout de l’abdomen orange et les pattes jaunes.
Ce frelon est originaire d’Asie et est arrivé en France en 2004 à Bordeaux alors qu’il était caché dans des poteries. Depuis ce moment, d’année en année, son aire géographique de répartition ne cesse de croître. En 2018, il était présent sur pratiquement l’ensemble de la France, excepté dans certaines zones dans le Nord-Est.
Pour comprendre son lien avec les abeilles, regardons son cycle de développement. A la sortie de l’hiver, la femelle fondatrice qui a hiverné dans le sol, sort trouver un endroit judicieux pour y construire son nid. Elle commence alors à pondre et les premières ouvrières l’aident à se nourrir et à agrandir le nid. Très vite la population augmente et le nid atteint une taille importante. Au milieu de l’été et en automne, le nid élève de nouvelles fondatrices qui iront créer des nids la saison prochaine. Ce couvain est très demandeur en protéines et les ouvrières, pour répondre à ce besoin, se mettent à rapporter au nid uniquement des protéines d’origine animale : notamment des abeilles.
Une menace aux impacts multiples
L’impact sur les abeilles est multiple. En effet, les frelons asiatiques s’en nourrissent et prélèvent donc des abeilles dans des colonies. Si ce prélèvement est important, il se peut que le renouvellement naturel des ouvrières de la ruche ne soit pas assez suffisant et alors la colonie s’affaiblit.
De plus, pour chasser les abeilles, les frelons se positionnent en vol stationnaire à l’entrée des ruches. Ce comportement est à l’origine d’un stress important à l'intérieur de celles-ci. Les abeilles n’osent plus sortir pour se nourrir ou faire leur vol de propreté ce qui est très problématique pour la santé de la ruche.
Les frelons peuvent aller jusqu’à rentrer dans les ruches lorsque les colonies sont affaiblies pour se nourrir et cela peut entraîner la mort de la colonie.
Pour l’apiculteur, le frelon a pour impact un affaiblissement de ses colonies et un arrêt de leur activité. Le miel n’est alors pas stocké comme il le devrait et cela peut avoir de lourdes conséquences sur l’activité et la production de l'apiculteur.
Quelles solutions pour lutter contre ce prédateur ?
Face à cette menace, les abeilles ne sont pas capables de se défendre. On a pu observer un comportement défensif qui consiste à se grouper sur le frelon. Les abeilles battent des ailes afin de faire monter la température par activation de leurs muscles. Le frelon résiste moins bien à la chaleur que les abeilles, celui-ci va mourir à une température quelques degrés plus tôt. Cependant, ce comportement est très énergivore et ne peut pas être mis en place en permanence face aux frelons à l’entrée des ruches.
Les apiculteurs ne peuvent pas non plus faire grand-chose face au frelon asiatique. L’idéal serait de piéger toutes les fondatrices au printemps mais à l‘échelle du territoire français cela demande un travail bien trop important pour les apiculteurs en pleine saison apicole. De plus, détruire les nids est une tâche difficile car ils sont souvent peu accessibles et cachés au sommet des arbres. On les découvre à la venue de l'hiver lorsqu'ils ont déjà été abandonnés.
Les apiculteurs peuvent donc chercher des emplacements pour leurs ruchers avec une faible pression de frelons asiatique et également poser des pièges. Les pièges à frelon, sélectifs au frelon asiatique, piègent des ouvrières durant la saison. Souvent, les nids sont tellement gros et nombreux que ces pièges ne suffisent pas pour faire baisser la pression et le problème reste donc très difficile à gérer.
Cette menace relativement récente a de gros impacts notamment dans certaines régions où la pression est très forte. Mettre en place des solutions face à ce prédateur est un enjeu important pour l'apiculture de demain, déjà sujet à de nombreuses contraintes.
Voir notre article sur Les causes de mortalité
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