Le taux de mortalité
Lorsqu’on aborde le sujet des abeilles, une question est souvent posée : « Et alors, les abeilles vont-elles vraiment mal ? »
Les abeilles sont des insectes ne vivant pas très longtemps. La reine peut vivre plusieurs années mais les ouvrières et les mâles ont une vie d’une durée de plusieurs semaines. Naturellement, elles meurent et sont renouvelées grâce à l’activité de ponte continue de la reine.
La mortalité des abeilles s’étudie à l’échelle des colonies, des ruches. Une ruche affaiblie signifie que les ouvrières sont peu nombreuses et meurent peut-être plus que la normale. Une reine morte est naturellement remplacée par les abeilles mais cela doit rester assez rare. Enfin une colonie trop affaiblie, ou mal menée, peut voir l’ensemble de sa population diminuer et mourir complètement.
On différencie la mortalité des colonies en sortie d’hivernage et durant la saison car elles sont liées à des causes globalement différentes même si les deux sont très liées.
Depuis quelques temps, on observe que les taux de mortalité sont plus importants. Les apiculteurs doivent redoubler d’attention pour maintenir les colonies en bonne santé et bonne vitalité.
Dysfonctionnement dans la ruche
Certaines menaces sont apportées dans la ruche par les butineuses. C’est le cas des pesticides ou des maladies transmises par d’autres abeilles rencontrées sur les fleurs. Lors de la rentrée dans la ruche, elles transmettent des substances nocives ou des parasites aux ouvrières.
La nourriture prélevée dans l’environnement peut également être contaminée. Ces substances se retrouvent alors dans le miel ou le pollen. Elles seront distribuées aux larves et à l’ensemble des abeilles de la colonie ce qui peut grandement l’affaiblir.
Un mauvais entretien de la ruche peut de même favoriser l’apparition de maladies comme les mycoses ou la venue de certains ravageurs.
Si la reine est touchée, elle pondra moins ou des œufs malades. Cela entraînera un faible nombre d’abeilles nées et donc par la suite moins de nourriture rapportées par les butineuses peu nombreuses. La perte de population amène une perte de résistance aux maladies et une vulnérabilité aux différentes menaces.
Un problème multifactoriel
On entend souvent le nom du grand responsable de la mortalité des abeilles : les pesticides ! Cependant, ce raccourci est loin de représenter la réalité.
Les causes de mortalité des abeilles sont très nombreuses, on compte en plus des intoxications aux pesticides, des maladies comme la loque européenne et américaine, des parasites comme le varroa, des champignons, des virus, des ravageurs des ruches comme la fausse teigne, des prédateurs comme le frelon asiatique ou le guêpier et encore de nombreuses autres causes !
Il est très difficile de quantifier l’effet de chacune de ses menaces du fait de leur nombre et de leurs symptômes pas toujours distincts. De plus, chaque ruche est différente du fait de sa reine, sa localisation, la façon dont elle est gérée, et les colonies ne réagissent pas toutes de la même façon aux effets de ces dangers.
Les apiculteurs doivent donc veiller à se former au mieux pour reconnaître les différentes causes et les traiter : reconnaître un couvain atteint par la loque, traiter contre le varroa avant l’hiver, mais également veiller à ce que les abeilles aient suffisamment de nourriture.
Voir notre article sur Le Varroa, menace importante pour les abeilles et Les pesticides
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