Première étape : Définir son projet
Avoir une ruche est un projet qui donne envie à beaucoup d’entre nous. L’abeille est un animal de plus en plus attrayant et accueillir une colonie donne le sentiment d’agir concrètement pour lutter contre le phénomène de mortalité des abeilles. Si ce projet est très louable, il faut cependant éviter de foncer sans se préparer aux responsabilités liées à l’acquisition d’une ou plusieurs ruches.
Dans un premier temps, il est important de bien identifier les envies qui sont derrière ce projet. Les motivations poussant à se mettre à l’apiculture peuvent être multiples, comme un attrait pour cet insecte, la possibilité de récolter du miel, l’impact positif les bénéfices apportés à l’écosystème ou encore un besoin de polliniser. Ce temps de réflexion permettra de définir les contours du projet pour qu’il corresponde au mieux aux envies.
L’ampleur du projet varie également selon les envies. On ne cherchera pas les mêmes abeilles, et n’investira pas dans le même matériel si l’objectif est d’avoir une ruche pour observer les abeilles, si le projet est de produire du miel ou polliniser une culture ou encore de se lancer dans l’apiculture professionnelle.
Deuxième étape : S’entourer et se former
Elever des abeilles ne s’improvise pas. Il faut savoir bien s’équiper, et comprendre le développement naturel de la colonie au cours de la saison pour pouvoir intervenir dans la ruche. Même si la récolte du miel n’est pas l’objectif principal, il est indispensable de réaliser quelques manipulations pour assurer un état sanitaire correct. Cette production de miel, dont certains en font le métier, nécessite de plus une base de connaissances biologiques et techniques.
Découvrir le monde de l’abeille se fait idéalement auprès d’apiculteurs. Il existe des structures, souvent associatives, regroupant des apiculteurs, professionnels ou non, volontaires pour partager leur savoir et expérience. Les ruchers écoles proposent des formations pour découvrir les étapes principales de l’apiculture au cours de la saison. En ouvrant les ruches avec des apiculteurs plus expérimentés, l’apprentissage est très enrichissant, et cela peut être encourageant et rassurant pour se lancer par la suite. Le plus intéressant réside également dans les temps d’échanges possibles avec les membres du rucher école pour partager conseils et astuces. C’est une grande richesse dans un monde apicole qui est parfois cloisonné.
Troisième étape : Acquérir ses premières abeilles
L’acquisition des premières abeilles dépend également du projet. Avoir une unique ruche a peu d’intérêt car cela laisse peu de possibilités de se rattraper en cas d’erreur. À partir de trois ruches il est possible de transvaser des cadres entre les ruches si besoin, ou de poursuivre le projet en cas de perte d’une colonie. En apiculture, un taux de 10% d’échec est normal. Il est alors idéal d’avoir un minimum de dix colonies pour pouvoir interpréter ses observations, en pouvant observer ces 10% d’échecs sur les manipulations effectuées. Il est alors possible de déduire si les échecs sont dus au hasard ou à une mauvaise manipulation, et donc de progresser. Cependant, s’occuper d’une dizaine de ruches demande plus de temps et d’investissements.
Cette expérience apicole est impactée par le type d’abeilles choisi. Il est assez simple de récupérer des essaims « tous venants » au printemps. Ces essaims proviennent majoritairement de ruches populeuses d’un apiculteur voisin. Pour cela, beaucoup de sites internet mettent en relation des particuliers chez qui un essaim s’est posé, et des apiculteurs disponibles pour venir le chercher. Cependant, les abeilles n’ont pas été sélectionnées et le risque est d’avoir des abeilles agressives et... essaimeuses ! S’il est recherché des abeilles agréables à travailler, productives, et résistantes aux maladies, il est conseillé d’acheter ses essaims chez des apiculteurs sélectionneurs. Si le projet est de conserver une race d’abeilles locales, le plus sûr est de se fournir en essaim auprès d’un conservatoire ou d’un apiculteur ayant une bonne gestion de ses lignées pour avoir des abeilles les moins hybridées possible.
Voir nos articles sur L'organisation de la ruche et Le fonctionnement d'une ruche.
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