L’histoire de ces abeilles
L’abeille africanisée est une race d’abeilles à miel Apis mellifera, ou plutôt devrait-on dire, un hybride stable tout comme la buckfast. Elle a été créée au Brésil pour résoudre un problème apicole local : en Amérique Latine, on utilise l’abeille européenne (italienne principalement) mais celle-ci n’est pas très résistante aux maladies. Il a alors été décidé de croiser cette abeille avec l’abeille africaine, moins adaptée à cet environnement mais plus résistante. L’objectif était de conserver une abeille adaptée et gagner en résistance tout en laissant de côté le caractère agressif de l’abeille africaine. Finalement, ce croisement a donné naissance à une abeille productive, résistante et plus agressive que l’abeille africaine. Quelques essaims se sont échappés de cette expérience et cette abeille est devenue très invasive. Elle a rapidement colonisé l’Amérique latine jusqu’au sud des Etats-Unis.
Pourquoi travailler avec les abeilles africanisées ?
En Amérique Latine, l’abeille africanisée est omniprésente dans l’environnement. Très agressive et compétitive, les mâles n’ont pas de difficulté à féconder les reines des autres races, diffusant ainsi la génétique dans les ruches des apiculteurs. Le choix se porte donc entre un travail difficile d’entretien génétique d’une autre race (européenne) ou de laisser faire les fécondations et travailler avec les abeilles africanisées. Cette abeille a cependant des avantages. Elle est relativement productive en miel permettant plusieurs récoltes par an selon les floraisons de l’environnement. De plus, les reines pondent des œufs en abondance ce qui donne des colonies populeuses. Enfin, cette abeille a de bonnes qualités de résistance face aux maladies et au varroa.
Comment s’adapter ?
Du fait de l’agressivité des abeilles africanisées, le travail se fait dans un nuage d’abeilles. Quelques adaptations sont donc nécessaires. Il est important de bien s’équiper avant de rentrer sur le rucher. On porte plusieurs épaisseurs et ne laisse aucun trou ! Lors de l’ouverture des ruches, on utilise la fumée en abondance. Il est idéal d’avoir une personne dédiée à la fumée pour en avoir en permanence lors du travail au rucher.
De plus, le choix de l’emplacement du rucher doit se faire en prenant en compte la grande agressivité de ses abeilles. On choisit donc un lieu reculé et isolé pour éviter tout risque d’attaque. Cela donne alors l’occasion de travailler seul dans la nature dans des lieux magnifiques.
Enfin, l’organisation de la ruche diffère un peu. On favorise une grande chaleur dans le corps de la ruche. Pour cela, on ne laisse pas d’espace vide lorsque la saison des récoltes est terminée. Il est alors intéressant de travailler avec des ruches d’un modèle différent : la ruche Langstroth.
Conclusions
L’apiculture en abeilles africanisées est possible et avantageuse si on prend en compte les particularités de cette espèce. Très différente de l’apiculture en Dadant et abeilles européennes que l’on peut avoir en France, cela remet en question les critères de sélection, la gestion sanitaire, la gestion génétique et le plaisir à travailler les ruches !
Voir notre article sur L'apiculture au Costa Rica.
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