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  • Photo du rédacteurAssociation It's My BEEsiness

Les dangers de la disparition du bocage

Le bocage est un paysage rural formé de petites parcelles délimitées par des haies. Il est très bien adapté à des paysages en relief ne permettant par le travail sur de grandes parcelles en pente. Les haies protègent l’érosion des sols, et les parcelles sont alors idéales pour l’élevage. Ce type de paysage a été métamorphosé par la révolution agricole tendant vers la mécanisation de l’agriculture et le travail sur de plus grandes parcelles. Depuis 1860, près de 2 millions de kilomètres de haies ont été arrachées. Aujourd’hui, les haies sont mieux protégées mais le bocage, présent dans l’ouest et le centre de la France, est toujours en régression.


La disparition des haies


La disparition des haies est synonyme de disparition d’habitat pour les abeilles, elles offrent des ressources alimentaires et des lieux de nidification. Les haies peuvent être formées d’arbres et arbustes mellifères comme l’aubépine ou la ronce par exemple. Ceux-ci sont des sources de nectar et de pollen à des moments variés de la saison. Les abeilles domestiques peuvent en bénéficier lorsque les ruches sont placées à proximité. Cela représente également le garde-manger principal de certaines abeilles sauvages. Beaucoup de celles-ci font leur nid dans des tiges creuses. Elles peuvent alors trouver dans les haies un lieu propice pour déposer leurs œufs. La disparition des haies entraîne alors la perte d’habitat pour les abeilles.


Les conséquences sont plus larges car ce changement de végétation impacte la circulation de l’eau et les zones ombragées. Enfin, les haies s’inscrivent dans une biodiversité plus large, servant d’alimentation à certains herbivores, et d’habitats pour certains oiseaux. La disparition des haies a alors des conséquences sur la disparition des insectes, et des oiseaux, dont le nombre d’espèces chute dangereusement depuis les dernières années.



Les haies constituent des ressources alimentaires pour de nombreux butineurs, et de lieu de nidification pour plusieurs espèces d'abeilles sauvages



Le labourage des prairies


Les haies permettent, dans un paysage bocager, de délimiter de petites parcelles. Celles-ci sont souvent utilisées comme prairies pour l’élevage. Elles permettent alors le développement de nombreuses plantes mellifères, plus ou moins communes, comme les pissenlits ou les trèfles. Ces ressources sont exploitées par abeilles domestiques et sauvages. De plus, le sol non travaillé permet à de nombreuses abeilles sauvages de creuser des galeries dans le sol pour nidifier et se reproduire.


Lors du remembrement des parcelles, de nombreuses prairies deviennent des terres cultivées et labourées. Le labourage ne permet plus alors le développement des fleurs naturelles présentes avant dans les prairies. Le sol travaillé empêche également les abeilles d’y faire leur nid, ou, dans le pire des cas, les détruit. Beaucoup d’abeilles sauvages ont des difficultés à quitter un territoire pour s’installer ailleurs dans de meilleures conditions. Ainsi, si une prairie devient un champ labouré, cela entraîne la mort de la population d’abeilles qui y vivait. Le retour à l’état de prairie, demande ensuite un temps important pour que la biodiversité s’y développe de nouveau.


La disparition des haies associée au labourage peut de plus provoquer une érosion importante des sols lors de pluies. En effet, les sédiments ne sont plus maintenus par la végétation et s’écoulent avec les eaux de ruissellement. Le sol s’appauvri et devient par la suite impropre aux cultures.


Transformer une parcelle en terre cultivée implique une perte de ressource mellifère et une érosion des sols



L’uniformisation des cultures

Enfin, le bocage et les petites parcelles favorisent des cultures variées sur un même environnement. Le rassemblement des parcelles et leur exploitation mécanisée a pour conséquence une uniformisation du paysage agricole. La formation de plaines de monocultures est très défavorable au développement des abeilles. Certaines cultures sont mellifères, la floraison dure en général plusieurs semaines. Plus un paysage comportera de cultures mellifères variées, plus les miellées pourront se suivre sans trou. Ainsi, lorsque la première culture sera fanée, une deuxième commencera sa floraison. Cependant, si on est en présence d’une culture très dominante, celle-ci offrira des ressources abondantes lors de la floraison, mais rien ne prendra la suite une fois fanée. La grosse floraison stimulant le développement des pollinisateurs précédera une période de famine et de compétition forte pour accéder aux ressources rares. Si dans ces situations, beaucoup d’apiculteurs professionnels peuvent déplacer leurs ruches vers des zones plus riches en nectar, les abeilles sauvages, elles, ne peuvent se déplacer. C’est une cause de leur disparition.

SOURCE : diergaardeblijdorp.nl The greenhouse creates a tropical climate but does not allow the bees to find their way around and forage

L'uniformisation des cultures entraîne la disparition d'espèces d'abeilles dépendantes des haies et de la diversité des cultures


Conclusion


Le bocage est un territoire rural très favorable à l’harmonie entre agriculture, élevage et biodiversité. Aujourd’hui, vivre de l’agriculture n’est pas simple et pour que cette activité reste économiquement viable, beaucoup se tournent vers des modèles plus productifs et compétitifs. Cependant les conséquences sont lourdes sur la biosphère locale. Quelques solutions sont d’encourager des modèles plus extensifs en les rendant économiquement viables, de préserver une partie des haies ou de bandes enherbées afin d’assurer des ressources et logis aux abeilles.



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