Après vous avoir présenté l’abeille africanisée , voici quelques particularités possibles de l‘apiculture avec ces abeilles, avec l’exemple du Costa Rica. Tout comme pour l’apiculture avec l’abeille européenne, il y autant de façons de travailler que d’apiculteurs.
Des abeilles omniprésentes dans l’environnement
L’abeille africanisée s’impose dans les ruches au Costa Rica. Si on veut travailler avec l’abeille européenne, il faut alors mettre en place une sélection génétique et un contrôle des fécondations. En effet, la particularité de l’abeille africanisée est qu’elle est très compétitive lors des fécondations. De plus, des essaims sauvages sont souvent présents dans l’environnement. De ce fait, en travaillant avec l’abeille africanisée, on a peu de risques d’hybridation lors de fécondations naturelles.
Des abeilles connues pour leur agressivité
On surnomme l’abeille africanisée l’abeille tueuse. Elle est en effet la plus agressive de la planète. Il reste cependant possible de travailler avec elle pour produire du miel à condition de s’adapter. Les ruches ne doivent évidemment pas être placées à proximité d’habitations. Même si les butineuses sont peu agressives, les gardiennes peuvent attaquer et poursuivre les personnes s’approchant trop près. L’équipement de l’apiculteur doit être suffisamment épais. On porte en plus de la combinaison, un sweat et un jean. On surveille également le moindre trou dans l’équipement car on se retrouve vite dans un nuage d’abeilles lors de la visite des ruches. Enfin, on utilise beaucoup de fumée avec si possible une personne dédiée à la fumée lors de l’ouverture des ruches. L’avantage de ce caractère agressif est qu’il peut permettre de lutter contre le vol des ruches en dissuadant les voleurs mal équipés.
Des abeilles productives
Il est tout à fait possible de produire du miel avec l’abeille africanisée. En effet, la visite d’une ruche rendrait plus d’un apiculteur heureux : les cadres sont tapissés de couvain, et les colonies sont populeuses. Dans les hausses, on trouve suffisamment de miel pour envisager plusieurs récoltes par saison si on a de bons emplacements. Il est possible de produire autant qu’avec des abeilles européennes.
Des abeilles résistantes
Une grosse différence entre les abeilles africanisées et les abeilles européennes est la résistance. On voit beaucoup moins de maladies telles que la loque dans les ruches d’abeilles africanisées. Le varroa est également bien moins présent. En effet, les abeilles sont capables de s’épouiller pour faire tomber le varroa au sol et réduire la pression. De plus, en travaillant sur la température du couvain, on peut réduire sa reproduction puisqu’à haute température, le varroa ne survit pas. On laisse donc peu d’espace vide dans la ruche et on couvre avec un plastique isolant jouant le rôle de partition. On peut également utiliser des cires de petit diamètre pour le corps de ruche. Ainsi les abeilles se développent dans des alvéoles plus étroites et sont plus petites mais plus nombreuses ce qui augmente la température. Il reste cependant indispensable de suivre la population de varroas dans les ruches par lavage d’échantillons d’abeilles et de traiter les ruches !
Des abeilles qui remèrent souvent
Avec les abeilles européennes, la durée de vie d’une reine de production est de deux à cinq ans. Les abeilles africanisées, elles, ont la particularité de remérer beaucoup plus fréquemment. Cela a pour conséquence un suivi individuel plus difficile des ruches. En effet, à chaque remérage, 50% de la génétique des ouvrières de la ruche est modifiée. L’élevage de reines est également moins avantageux. Il demande beaucoup de travail et les acceptations sont plus difficiles car on observe un remérage naturel fréquent dans l’année à venir. Si on choisit de mettre de côté ce travail sur la génétique, on peut diviser ses ruches de production avec une sélection massale (des meilleures ruches sur les critères de production par exemple) et les laisser élever leurs reines naturellement.
Des abeilles déserteuses
Enfin les abeilles africanisées ont un caractère déserteur. Cela signifie que si une ruche est peu accueillante pour la colonie, celle-ci n’hésitera pas à la quitter. Cela est notamment le cas au moment des traitements contre le varroa qui va apporter un stress aux abeilles. On veille donc à ne pas leur laisser trop d’espace vide à chauffer comme des hausses ou des cadres de rives inoccupés. Travailler avec le modèle Langstroth est idéal pour cela car il permet de moduler facilement la taille de la chambre de couvain en la divisant en deux si nécessaire.
Voir notre article sur l'apiculture au Costa Rica.
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