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Ruches à mâles

Principe


« La clef de la sélection, c’est l’élevage des mâles ». Voici le secret des grands sélectionneurs et éleveurs de reines. La sélection demande une grande maîtrise de l’élevage des reines, et de l’évaluation des colonies pour faire le meilleur choix. Il est également primordial de pouvoir maîtriser les fécondations des reines par les mâles souhaités, afin de contrôler 50% de la génétique exprimée par les colonies filles. Pour cela, les sélectionneurs et producteurs de reines doivent savoir élever des mâles. L’objectif est d’avoir des mâles matures et disponibles en quantité suffisante au moment de la fécondation des reines. La possibilité d’avoir des mâles prêts à s’accoupler durant toute la saison de production de reines passe par la création de ruches à mâles.


On place sur un même rucher les ruches éleveuses de mâles ainsi que les ruchettes de fécondation où sont placées les reines vierges, pour que mâles et reines puissent se rencontrer lors de vols de fécondation



Souche


La première étape de l’élevage de mâles est de sélectionner les ruches souches qui vont transmettre leur génétique. Les mâles sont haploïdes, ils se développent uniquement à partir d’un ovule non fécondé, ils ne dépendent donc pas des fécondations de leur mère. Après avoir choisi les colonies les plus performantes, on élève des filles. Ce sont ces filles qui fourniront les mâles, ceux-ci sont représentatif des performances exprimées par les ouvrières des colonies grand-mères. On introduit un ou plusieurs cadres à mâles dans la colonie souche. Les cadres à mâles ont la particularité d’avoir des alvéoles plus larges propices à la ponte d’œufs de mâles, les larves demandant plus d’espace pour se développer. Les cadres à mâles peuvent avoir différents formats en étant très souvent à moitié composés d’alvéoles de tailles mâles et la moitié d’alvéoles d’ouvrières.


La colonie ne peut élever qu’un nombre limité de mâles, respectant un équilibre entre les différentes castes d’individus composant la ruche. Pour assurer les fécondations naturelles dans l’environnement de production, il suffit de laisser les mâles se développer dans les ruches souches. Cependant, pour procéder à des fécondations dirigées ou des inséminations, les apiculteurs recherchent une quantité importante de mâles. Une fois que le couvain est operculé, on peut alors retirer le cadre à mâles et en ajouter un vide. La reine va de nouveau pondre des œufs mâles pour tenter de rééquilibrer la population de mâles au sein de la colonie.


SOURCE : diergaardeblijdorp.nl The greenhouse creates a tropical climate but does not allow the bees to find their way around and forage
Le couvain de mâles nécessite des alvéoles plus larges, naturellement disposées en bas des cadres

Banques à mâles


Les cadres à mâles qui ont été retirés des ruches souches sont ensuite placés dans des colonies qui pourront les élever en nombre suffisant jusqu’à leur maturité. On appelle ces colonies, des banques à mâles. Différents formats peuvent exister, de la taille de ruche ou de ruchette, avec ou sans reine, reine vierge ou en ponte. Chaque apiculteur peut adapter le type de banque à mâles selon ses pratiques apicoles. Une colonie élève des mâles uniquement en période d’essaimage et de forte abondance de nourriture. En effet, les mâles nécessitent beaucoup d’énergie de la part des ouvrières et beaucoup de nourriture pour développer leur production de spermatozoïdes et leurs muscles de vol.


En cas de famine, les mâles sont les premiers sacrifiés d’une colonie, leur rôle au sein de la ruche n’est en effet pas indispensable. Pour assurer un bon développement des mâles et favoriser leur conservation en grande quantité, il est important de nourrir abondamment les banques à mâles en protéines et en glucides. Une fois les mâles matures, il ne reste plus qu’à placer les banques à mâles et les reines vierges dans un environnement propice aux fécondations, ou collecter les mâles pour réaliser les inséminations. Chaque reine se fait féconder par en moyenne entre 10 et 20 mâles.


La gestion des ruches à mâles demande du travail aux apiculteurs, mais cela est souvent payant

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