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Les étudiants et la problématique de mortalité des abeilles


En décembre 2018, près de 900 étudiants en cursus ingénieur agronome ont répondu à une enquête globale au sujet de l’apiculture. Plusieurs questions étaient posées au sujet de la problématique de mortalité des abeilles.


Intérêt pour la mortalité des abeilles


Il était important de commencer par quantifier l‘intérêt des étudiants pour la problématique de mortalité des abeilles. En effet, ce sujet est régulièrement abordé par les médias et engager une discussion au sujet de la mortalité des abeilles suscite souvent de l’intérêt. Il était facile d’avoir pour hypothèse que les futurs ingénieurs agronomes, en lien plus ou moins direct avec la filière apicole, soient intéressés par le sujet de mortalité des abeilles.


95% des étudiants ont coché le fait qu'ils étaient intéressés par cette problématique ou trouver ce sujet très important.


Actions menées par les étudiants contre le problème de mortalité des abeilles


La question suivante avait pour objectif de quantifier l’engagement des étudiants pour cette problématique. C'était une question ouverte, sans proposition suggérée. Les résultats sont présentés sans jugement de l’utilité de ces actions. L’objectif n’était pas de quantifier l’impact positif mais bien de quantifier les étudiants qui agissent pour la préservation des abeilles et qui sont impliqués. Seulement les réponses les plus citées ont été retenues.


Beaucoup d’étudiants agissent positivement par la réduction directe de pesticides, en réduisant leur utilisation, ou indirecte en encourageant des agricultures biologique ou certifiées sans phytosanitaires. Beaucoup jouent également sur leur pouvoir de consommateur en achetant des produits provenant d’une agriculture en accord avec l’apiculture ou en achetant du miel d’apiculteurs qu’ils connaissent ou d’origine française. D'autres encouragent un habitat favorable aux abeilles en plantant des fleurs ou en installant des hôtels à insectes. Enfin d’autres agissent par le biais de la communication, en signant des pétitions où en parlant de ce problème autour d’eux.


Une partie non négligeable des étudiants dit de pas savoir comment agir à leur échelle sur la problématique de mortalité des abeilles.


Les connaissances des étudiants


Impact des causes de mortalité


Pour questionner les étudiants sur les différentes causes de mortalité des abeilles, il était demandé de quantifier l’importance de différents facteurs sur cette problématique. L’échelle de quantification était ainsi : Impact non négatif ; Facteur peu impactant ; Impact facilement maîtrisable ; Impact important ; Menace majeure de l’apiculture actuelle ; Ne sait pas.


Il est intéressant de voir que les étudiants sont presque tous unanimes au sujet de l’impact des pesticides sur la mortalité des abeilles, évalués comme menace majeure. En effet, celui-ci a un impact non négligeable, cependant, les médias le placent souvent comme cause majeure de mortalité alors que la réalité est plus complexe que cela. Le frelon asiatique, lui aussi largement médiatisé, est évalué comme très impactant (impact important ou menace majeure).

Près de la moitié des étudiants ne sont pas capables d’évaluer l’impact du varroa, qui est une menace très impactante pour l’apiculture actuelle et pourtant mal connue des futurs ingénieurs agronomes.


Certains facteurs de mortalité comme les maladies ou nuisibles opportunistes sont évalués comme ayant un impact important. Ce sont des facteurs peu connus et globalement maîtrisables par les apiculteurs suffisamment formés.


D’autres éléments ont une image impliquant de lourdes conséquences sur la mortalité des abeilles. C’est le cas des pratiques apicoles, ou du retrait du miel par les apiculteurs. Pour certains les abeilles sont autonomes et l’apiculture perturbe le développement naturel des colonies. Cependant, les apiculteurs ont pour rôle justement de maintenir les population d’abeilles et de les préserver des autres menaces. Ces facteurs ont été globalement évalués comme ayant un impact faible à maîtrisable mais bien existant.


Certains facteurs ont un impact difficile à évaluer. C’est le cas des monocultures, ou du changement climatique. Leur impact dépend beaucoup des choix des ruchers par les apiculteurs. Les étudiants les ont jugés comme ayant un impact important.


Enfin, la compétition trophique avec d’autres insectes pollinisateurs et de la gestion génétique sont deux éléments assez flous. D’une part, l’abeille mellifère est elle-même responsable du manque de ressources pour d’autres pollinisateurs sauvages moins compétitifs comme certaines abeilles sauvages. D’autre part, la gestion génétique est plutôt une force pour les apiculteurs qui cherchent à avoir une abeille plus résistante face aux facteurs de mortalité. Elle permet également d’avoir une abeille facile à travailler encourageant l’apiculture et donc la préservation des abeilles. Mais l’hybridation cause des difficultés à conserver certaines races pures comme l’abeille noire. Enfin, l’impact des ondes électromagnétiques et sonores est très peu étudié et est un sujet assez controversé en apiculture.


Actions à impact positif pour les abeilles


Enfin, les étudiants ont donné leur avis sur les actions qui pourraient être menées pour limiter la mortalité des abeilles selon leurs connaissances.


Plusieurs réponses ont été largement proposées comme une agriculture utilisant moins de pesticides, une augmentation des zones fleuries et des prairies et une augmentation de la diversité des ressources mellifères, par les zones fleuries et l’agriculture. Certaines propositions touchent également directement le travail des apiculteurs avec une gestion sanitaire et globalement une gestion des ruches adaptée.


Quelques étudiants proposent également l’apiculture urbaine comme solution pour préserver les abeilles. Ce sujet est cependant à discuter car le milieu urbain offre une ressource mellifère limitée.




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